dimanche 16 septembre 2012

Le grand gâchis National


Membre de l’équipe du blog NFI, je visite en juin dernier, pour raisons professionnelles, une PMI de la région toulousaine spécialisée dans la chaudronnerie et la mécano-soudure de pièces essentiellement destinées à l’industrie aéronautique.
A la fin de la visite, je m’entretiens de manière informelle avec le chef d’entreprise sur ses perspectives et les problèmes qu’il rencontre au quotidien.
J’apprends alors que l’un de ses plus gros problèmes est, hormis ceux du poids des charges et la difficulté à financer ses investissements, l’impossibilité de trouver du personnel qualifié pour occuper certains postes en production et en soutien de production. 

Pour y remédier, il me confie qu’il a dû se résoudre à employer du personnel espagnol pour compenser les manques les plus critiques et éviter ainsi la perte de certains marchés aéronautiques hautement stratégiques pour sa société.

A l’heure où apparaissent en France des chiffres du chômage qui atteignent, nous dit-on, des records, comment ce modeste chef d’entreprise, qui ne cherche qu’à pérenniser son activité, est-il amené à recruter en Espagne ?

En réalité, la situation de ce chef d’entreprise, n’est pas exceptionnelle. Le nombre d’emplois non-pourvus dépassent les 500 000 dans des secteurs très hétérogènes : aéronautique (tiens, tiens…), informatique, bâtiments & travaux publics, médical et paramédical, aide à la personne, hôtellerie & restauration, industrie manufacturière de pointe.

Ça c’est pour le constat.

Au blog NFI, nous pensons que les solutions proposées (quand il y en a) par le gouvernement socialiste en place relève de la mesquinerie, tant elles sont inadaptées aux vrais problèmes : on parle d’interdictions de licencier, de contrats aidés, de contrats de génération, de coût du travail trop élevé. Ne nous attardons pas non plus sur le cas des Roms où les carriéristes du gouvernement n’ont rien trouvés de mieux que leur ouvrir notre marché de l’emploi sur 150 métiers dits « en tension ».

Qu’ils soient de droite ou de gauche, les gouvernements qui se succèdent réagissent plus qu’ils n’agissent. Il est vrai qu’il est plus simple de prendre des mesures d’ordre cosmétique et électoraliste, plutôt que de s’attaquer de plein fouet aux deux principaux problèmes du chômage en France, à savoir (1) la croissance économique et (2) l’adéquation du monde du travail entre l'offre et la demande, c’est-à-dire la formation.

Repliée sur elle-même, bureaucratique, au mode de fonctionnement aussi sclérosé que celui du PC Soviétique au temps de sa gloire éphémère, l’« éducation » nationale a creusé un tel fossé avec le monde du travail qu’elle est incapable d’anticiper les besoins des entreprises. Il existerait aujourd’hui un trou de 2 à 3 millions de postes qui ne seront pas pourvus demain en France, alors que dans le même temps, des milliers de jeunes, mal diplômés ou sans qualification, viennent gonfler chaque année les rangs des demandeurs d’emploi et des travailleurs précaires.

A notre sens, l’« éducation » nationale doit adopter une stratégie d’ouverture au monde du travail. Elle doit échanger sa vision dogmatique et collectiviste de l’« éducation », que nous préférerons nommer « instruction », contre un état d’esprit souple et adapté en permanence aux besoins des employeurs, entreprises du secteur privé ou corps publics.
Concrètement, cette remise en question globale de l’approche « éducative » doit se déployer sur le terrain par la mise en œuvre de mesures fortes. Citons par exemple :
·          Assoir fermement le principe de laïcité dans les établissements de la République ;
·          Rétablir l’autorité de l’Enseignant en donnant à ce dernier, ainsi qu’au Chef d’établissement, un arsenal disciplinaire gradué ;
·          Dès l’école primaire et jusqu’au Baccalauréat, uniformiser la tenue vestimentaire et les fournitures scolaires ;
·          A l’école primaire toujours, redonner la priorité à l’enseignement de 6 matières : langue française, arithmétique, instruction civique, histoire de France, langue anglaise et sport ;
·          Mettre en place, dès la 6ème, les 3 filières générales, technologiques et professionnelles ; créer des passerelles entre elles tout au long du cursus collège & lycée ;
·          Supprimer la notion de collège et de lycée, au profit d’un établissement unique d’enseignement secondaire ;
·          Constituer les classes exclusivement selon le niveau scolaire des élèves ;
·          Définir les programmes d’enseignements de chaque filière dans des commissions mixtes composées, selon la filière, de dirigeants d’entreprises, de salariés du privé, de fonctionnaires et d’Enseignants ;
·          Accentuer le recrutement des Grandes Ecoles aux plus méritant de chaque filière ;
·          Ouvrir le recrutement des Enseignants et Professeurs aux cadres et techniciens des PME/PMI et du secteur public, aux artisans, aux opérateurs hautement qualifiés, ayant une ancienneté minimum ;
·          Pour les filières technologiques et professionnelles, renforcer l’alternance et l’apprentissage ;
·          Ouvrir 3 nouveaux types d’internats intégrés aux nouveaux ERES (Etablissement Républicain d’Enseignement Secondaire) : internat (sans régime disciplinaire particulier) / internat à régime « semi-disciplinaire » / internat à régime « disciplinaire », les 2 derniers étant encadrés par d’anciens militaires ou policiers ;
·          Répartir les meilleurs enseignants sur l’ensemble du territoire, selon les carences d’un ERES ou d’une zone particulière ;
·          Promouvoir et rémunérer les personnels éducatifs (Enseignants, Cadres et personnels de soutien) en fonction de leurs conditions d’exercices et de leurs performances ;
·          Différencier les notions d’« éducation » et d’« instruction » : l’état a le devoir d’instruire, les parents ont le devoir d’éduquer, les 2 étant complémentaires.
·          Supprimer définitivement les IUFM et aller aux concepts de formation des Instituteurs par alternance

Je conclurai ce post par relayer un autre constat alarmant, dressé cette-fois dans un rapport récent de l’OCDE : le taux de scolarisation des jeunes a baissé en France depuis quinze ans. Il serait ainsi passé, selon l’OCDE, de 89% en 1995 à 84% en 2010, pour la tranche d’âge 15/19 ans. Par ailleurs, 71% des jeunes déscolarisés de cette tranche d'âge sont sans emploi ou inactifs, toujours selon le rapport.
Nos gouvernants ne font rien face à de tels chiffres. Quelles solutions proposent-ils ? Quel est leur plan de route ? Où trouve-t-on, aujourd’hui en France, une véritable politique d’instruction nationale sur les 5 ou 10 ans à venir ???
En attendant, ma PMI de la région toulousaine recrute à l’étranger quand des centaines de milliers de jeunes Français sont et seront abandonnés sur le bord de la route.

Quel effroyable gâchis…

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